
Une femme dont la fille avait quatre ans lorsqu’elle a subi des attouchements sexuels de la part d’un proche déplore que ce dernier ne passera pas suffisamment de temps derrière les barreaux, et ce, après un trop long processus judiciaire.
Le 29 mai dernier au palais de justice de Victoriaville, Anthony Marcoux, 20 ans, a écopé d’une peine de 20 mois d’emprisonnement pour avoir touché les parties intimes de l’enfant alors qu’elle dormait.
« Ce n’est pas assez ! », s’est insurgée la mère, dont on ne peut pas dévoiler l’identité en raison d’une ordonnance de non-publication ordonnée par le tribunal.
Les procédures judiciaires ont commencé le 12 février 2021, soit six jours après les évènements, et se sont terminées il y a une semaine.
Au total, la justice a eu besoin de deux ans et trois mois pour trancher dans ce dossier.
« Ç’a pris plus de temps à régler ce dossier que le temps qu’il passera en dedans ! », peste la mère.
Il venait aider à déménager
La journée du 6 février 2021, la mère et sa fille emménageaient dans leur nouvel appartement à Victoriaville.
Marcoux, une « connaissance proche », était présent pour les aider. Toutefois, ce dernier n’a pas pu retourner chez lui une fois le déménagement terminé en raison du couvre-feu qu’il y avait en pleine pandémie.
L’accusé, alors âgé de 18 ans, s’est installé sur le divan dans le salon pour y passer la nuit. Quelques heures plus tard, il s’est dirigé vers la chambre de l’enfant.
Le Plessisvillois n’a pas seulement touché les parties intimes de l’enfant puisqu’il a aussi pris trois photos de la fillette avec son cellulaire.
Conséquemment, Marcoux a également plaidé coupable à une accusation de production ainsi que de possession de pornographie juvénile.
À noter que Marcoux n’avait pas d’antécédent judiciaire et qu’il a été inscrit au Registre des délinquants sexuels pour 20 ans à la fin des procédures judiciaires lundi.
Au cours des derniers mois, il a également suivi une thérapie.
« J’ai peur qu’elle ne revienne jamais comme avant »
En entrevue, la mère a confié avoir des craintes sur l’avenir de sa fille à la suite de ce qu’elle a subit le soir du 6 février 2021.
« Son état ne fait qu’empirer et j’ai peur qu’elle ne revienne plus jamais comment avant », confie la mère, inquiète.
Depuis les événements, l’enfant qui est maintenant âgé de sept ans n’est plus la même et a peur des hommes.
Elle ne veut plus aller à l’école, car son professeur d’éducation physique est un homme et redoute de devoir lui parler en cas de conflits avec ses camarades de classe. Sa fille est trop craintive de devoir se retrouver seul à seul avec lui.
De plus, elle ne veut plus voir son médecin de famille qui est aussi un homme.
Pareillement, sa mère se questionne sur la relation que son enfant entretiendra avec la gente masculine.
« J’ai peur qu’elle finisse par penser que les hommes peuvent faire ce qu’ils veulent avec elle », craint-elle.
Peu d’aide
La mère déplore également que sa fille ait dû attendre jusqu’en septembre dernier pour voir une psychoéducatrice de l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC), soit 19 mois après l’événement.
« J’ai géré ça toute seule [pour aider ma fille] et on a perdu beaucoup de temps depuis », dit-elle.
En revanche, elle a fait savoir qu’elle était contente de ne pas avoir abandonné malgré le long processus judiciaire.
« Ç’a été épuisant, mais je suis contente d’avoir foncé et d’avoir été jusqu’au bout », conclut-elle.
