Dossier détresse chez les jeunes | « Ils ont plus d’idées suicidaires »

Le coordonnateur clinique au sein du Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable (CPSAE) a constaté qu’une grande détresse psychologique se faisait ressentir entre les murs des écoles de la région.

« Ils ont plus d’idées suicidaires », a constaté avec regret Pierre-Luc Trépanier qui occupe ce poste depuis mars. 

Face à cette hausse de détresse chez les adolescents, le CPSAE a mis sur pied des services spécialisés pour les jeunes, dont M. Trépanier qui va dans les écoles et se greffe temporairement aux ressources gravitant autour de l’enfant à risque suicidaire.

Depuis ce printemps seulement, environ une quarantaine de rencontres ont eu lieu avec des adolescents en plus d’une dizaine d’établissements scolaires des MRC d’Arthabaska et de L’Érable qui ont reçu la visite du coordonnateur clinique.

Ce dernier a mentionné que s’il avait fait autant de rencontres en plus de s’être déplacé dans plusieurs écoles, « c’est qu’il y a un besoin ». Un besoin qu’il qualifie de criant. 

Et pour cette année scolaire qui s’achève, celle-ci semble particulièrement éprouvante pour les élèves selon les directions d’école, les professeurs et les intervenants avec qui il a discuté.

« Ils se demandent ce qui se passe cette année », a-t-il rapporté en mentionnant qu’il a déjà eu la visite d’enfants de 10 ans dans son bureau.

Une année difficile

Lorsqu’il discute avec un jeune, le coordonnateur clinique doit évaluer plusieurs éléments de l’adolescent qui se trouve en face de lui.

Tristement, le mot « automutilation » fait partie de son évaluation, et ce, même si l’enfant n’est qu’en sixième année.

« La grande majorité des jeunes comprennent la détresse psychologique », dit-il sans hésiter.

Les conflits avec leurs amis et les relations parentales, comme une séparation, sont souvent les sujets les plus abordés par les adolescents.

« La plupart ne veulent pas mourir, mais arrêter de souffrir », a-t-il précisé. 

Pierre-Luc Trépanier a terminé l’entrevue en déplorant que si un parent dont l’adolescent éprouve une détresse psychologique, ce dernier pouvait malheureusement attendre jusqu’a quatre mois avant d’obtenir un rendez-vous médical. 

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