Enfant décédé huit jours après l’accouchement | Poursuite des parents de 950 000 $ contre le gynécologue

Un couple de Warwick poursuit pour 950 000 $ un gynécologue-obstétricien de Victoriaville qu’il considère être responsable de la mort de leur enfant, décédé huit jours après l’accouchement. 

« Je considère qu’il est responsable des problèmes médicaux [de l’enfant]  et de son décès. S’il avait agi suivant les règles de l’art, [l’enfant] serait né vivant et probablement sans séquelles », allègue la demande d’expertise en obstétrique à propos du docteur qui a effectué près de 7 000 accouchements au cours de ses 36 ans de pratique. 

monvicto.com a obtenu copie de ce document.

« Dans ces circonstances, les parents sont en droit de prétendre que le gynécologue-obstétricien est responsable du décès de l’enfant », peut-on lire dans la demande introductive d’instance qui a été déposée au palais de justice de Victoriaville le 25 juillet dernier. 

Le poupon est né le 29 juillet 2020 à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, mais est décédé le 6 août après avoir été réanimé et transféré à l’Hôpital Fleurimont de Sherbrooke.

Accouchement imprudent

La naissance du troisième enfant du couple a été difficile alors que l’accouchement a duré 12 heures. 

« Après avoir procédé à une amniotomie (rupture des membranes), le gynécologue-obstétricien a décidé d’accélérer le travail de la mère en prescrivant une perfusion de Syntocinon, malgré la présence de contraction utérine […]. L’augmentation rapide de la perfusion de Syntocinon a provoqué une tachysystolie utérine », lit-on dans la demande d’expertise en obstétrique.

« Ç’a eu pour effet d’empêcher l’enfant de récupérer après chacune des contractions utérines. Bien que le tracé de monitoring foetal démontrait des signes de souffrance, le docteur n’a posé aucun geste pour améliorer la situation clinique de sa patiente. Un obstétricien-gynécologue prudent et diligent aurait agi de façon différente et l’enfant n’aurait pas souffert des séquelles de son hypoxie prolongée ».

La demande d’expertise précise que c’est cette hypoxie prolongée qui a entraîné le décès du poupon quelques jours plus tard.

D’autres erreurs ont aussi été soulignées dans la demande d’expertise.

Des symptômes post-traumatiques

À la suite du décès de son enfant, le document de la cour indique que la mère a « eu des symptômes post-traumatiques, notamment, mais de façon non limitative, de l’anxiété, de l’irritabilité et des difficultés de sommeil ». 

Elle a également eu besoin de suivi psychologique, dont 27 rencontres entre 2020 et août 2021 en plus de souffrir de symptômes anxio-dépressifs.  

Le père a aussi eu besoin de suivi psychologique à la suite du décès de l’enfant, qui s’est étalé sur une quinzaine de rencontres d’août 2020 à janvier 2021.

Aucun dossier disciplinaire

Bien que le gynécologue-obstétricien soit à la retraite depuis l’été 2021, la direction du CIUSSS MCQ a laissé entendre que « considérant les procédures judiciaires en cours, nous ne commenterons pas la situation rapportée ». 

Selon le Collège des médecins, il n’a aucun dossier disciplinaire le concernant.