
Depuis le début de la pandémie, les Centres de prévention suicide ont recensé une augmentation de 40 % des appels comparativement aux deux années précédentes en Mauricie/Centre-du-Québec. Par contre, ces centres n’ont pas reçu davantage d’aide financière pour faire face à cette inquiétante augmentation.
« L’enveloppe budgétaire allouée aux organismes communautaires de base en santé mentale n’a pas suivi la hausse des demandes de service », a déploré le directeur général de celui d’Arthabaska-Érable, Marc-Antoine Breault.
La hausse de 40 % représente 13 000 appels supplémentaires.
« Le [manque] de main-d’oeuvre reste préoccupant et il ne faut pas seulement en trouver, il faut aussi la conserver », a-t-il ajouté
En revanche, le centre a tout de même embauché une personne supplémentaire en décembre dernier.
Son homologue de Trois-Rivières, Patrice Larin, lui, se dit « soucieux du faible bassin de candidatures que l’on reçoit ».
Il est toutefois difficile de savoir si le nombre de suicides a augmenté dans la région depuis le début de la pandémie, car les données les plus actuelles sont de 2019 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
De 2017 à 2019, le taux de décès par suicide par 100 000 habitants en Mauricie/Centre-du-Québec était de 14,3.
Moins de temps pour trouver des ressources financières
Les deux directeurs généraux ont indiqué à Arsenal Media qu’il n’y a pas eu de compressions des dépenses dans leur département depuis le début de la pandémie.
« On doit mettre de côté l’aspect philanthropie à chercher des ressources financières ou à se rendre à des 5 à 7 pour se faire des contacts [qui pourrait nous aider financièrement], car on est débordé. Par conséquent, ça l’entraîne forcément des impacts », a expliqué M. Breault.
Ce dernier a toutefois précisé que le travail de sensibilisation se faisait toujours.
Moins tabou
Le directeur général du Centre de prévention du suicide accalmie de Trois-Rivières a constaté que la population est moins stigmatisée face aux problèmes de santé mentale.
« Les gens n’attendent pas trop tard pour demander de l’aide, a-t-il constaté. Oui, on reçoit plus d’appels de détresse, mais plusieurs sans idées suicidaires. »