
Alors qu’un ancien hockeyeur de la LHJMQ a déposé mercredi au palais de justice de Québec une demande d’autorisation d’action collective pour des joueurs qui ont subi différents abus, il semblerait que les Tigres de Victoriaville ont aussi connu leur période sombre.
Préférant garder l’anonymat, un ancien joueur des Tigres a raconté une initiation dégoutante que devaient subir des recrues au milieu des années 1990.
L’attaquant se souvient que les joueurs s’étaient réunis sur une ferme, à Princeville.
Pour leur initiation, les recrues étaient enfermées dans un silo rempli de boue, d’eau, mais aussi d’excrément et d’urine.
Pendant environ 30 secondes, les nouveaux venus devaient chercher une boisson gazeuse de deux litres qui avait été cachée par les vétérans du club.
L’ancien joueur a toutefois indiqué que certaines recrues ont refusé de le faire et n’ont pas pris part à ladite initiation.
« Dans le temps c’était drôle », a reconnu, un brin penaud, le joueur qui a parlé sous le couvert de l’anonymat.
« Aujourd’hui, plus personne ne ferait ce genre d’initiation », a-t-il ajouté.
L’ancien hockeyeur a toutefois précisé qu’il n’a jamais vu d’initiation à caractère sexuel.
Les Tigres réagissent
Mis au fait de cette initiation dégoûtante, la direction des Tigres a indiqué « qu’il n’y a personne de l’édition actuelle qui était présente durant ces années-là. C’est donc difficile pour l’organisation de commenter cette affaire ».
Elle a ajouté « qu’évidemment, nous condamnons totalement ce genre de pratiques. L’organisation des Tigres a un code d’éthique mis en place depuis longtemps, qui interdit les initiations ».
Un recours collectif de 15 M$
La demande d’autorisation d’action collective qui a été déposée est contre la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ), ses 18 équipes actuelles et la Ligue canadienne de hockey.
Le recours s’adresse à tous les joueurs qui ont subi des abus lors de leur passage dans la LHJMQ.
L’ancien hockeyeur des Saguenéens de Chicoutimi, Carl Latulippe, est le requérant principal de l’action collective.
Il a évolué au sein de la LHJMQ de 1994 à 1996.
M. Latulippe réclame 15 M$ pour les membres de l’action collective.
La Cour supérieure du Québec devrait donner sous peu son autorisation à celle-ci afin qu’elle puisse avancer dans le processus judiciaire.
La direction de la LHJMQ a fait savoir qu’elle a pris « connaissance du dépôt de la demande d’autorisation de l’action collective au Palais de justice de Québec. La LHJMQ prend les allégations de maltraitance très au sérieux et condamne la conduite des individus ou des équipes qui ont agi de façon inappropriée et en dehors des attentes et des standards de la LHJMQ ».
Elle ajoutée qu’elle est « au courant des allégations de M. Latulippe. Une enquête indépendante est d’ailleurs toujours en cours ».