« Je pensais mourir de froid »

Photo : Arsenal Media

Jonathan (nom fictif) a 22 ans. C’est déjà la cinquième fois qu’il se retrouve à la rue.

Le Victoriavillois fait partie des quelques personnes qui ont dormi à l’unité d’hébergement temporaire qui a été mis en place dernièrement à Victoriaville. 

Depuis jeudi, il a pu quitter l’unité pour dormir à la Maison Raymond Roy.

Avant de trouver un toit, il avait passé quelques nuits à dormir dehors, au grand froid.

« J’ai peut-être dormi trois soirs dehors. Ou peut-être quatre. Après quelques nuits on en vient à perdre la notion du temps », confie-t-il. 

Ces nuits passées sur un banc de parc, il a eu froid. Très froid.

« Il y a des soirs où je pensais que je n’allais pas me réveiller le lendemain », évoque celui qui dormait avec son habit de ski-doo, ses mitaines noires et sa tuque aux couleurs des Canadiens de Montréal, son équipe préférée.

En apprenant la nouvelle que son chum de gars dormait dehors, au froid de surcroît, un bon ami l’a amené chez Répit Jeunesse pour avoir de l’aide.

À 18 ans dans les rues

Jonathan l’avoue. Il a commencé à consommer plusieurs drogues dès l’âge de 13 ans, ce qui lui a créé plusieurs problèmes avec sa famille et qui l’a conduit en Centre jeunesse.

Il avait 18 ans la première fois qu’il s’est retrouvé dans la rue.

Étant maintenant majeur, il ne pouvait plus rester en Centre jeunesse, là où il avait passé les cinq dernières années.

La rue a donc été sa solution.

La deuxième fois qu’il s’est à nouveau retrouvé sans toit, sa grand-mère, chez qui il habitait depuis peu, est décédée sous ses yeux.

Il avait 19 ans et, encore une fois, plus aucun endroit pour vivre. 

Loin de la drogue

L’été dernier, son oncle est subitement décédé à l’âge de 41 ans après une overdose.

Ç’a donné un choc à son neveu qui a cessé sa consommation de drogues dures.

Puis, il s’est inscrit pour suivre un cours en ébénisterie.  

Le jeune adulte est aussi retourné vivre chez son père, mais une querelle entre eux l’a ramené à la rue pour la cinquième fois.

Nouvel emploi

Fier d’être passé à travers de toutes ces épreuves, et ce, sans avoir consommé de drogues dures, Jonathan a voulu raconter son histoire pour démontrer qu’il était toujours possible de s’en sortir. 

« Il y a des ressources qui sont mises à notre disposition et malheureusement il nous arrive de l’oublier », dit-il avec une confiance retrouvée. 

Il était d’ailleurs très fier de dire qu’il s’était trouvé un nouveau travail dans la restauration.

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