
Il y a maintenant un an qu’André Bellavance s’est retiré de la vie politique. Bien qu’il baignait dans ce monde depuis environ 20 ans, il n’a jamais regardé derrière lui.
« Je suis encore très serein face à ma décision d’il y a un an », dit sans hésiter l’homme de 58 ans.
Celui qui a été à la mairie de Victoriaville de février 2016 à octobre 2021 reconnaît toutefois que les derniers mois à ce poste ont été lourds en raison de la pandémie.
« Ç’a été une période dure et très difficile pour le moral [alors que tout était en virtuel] », se souvient-il.
« C’était devenu plus lourd », ajoute-t-il.
Passer le flambeau
Il a réalisé que le glas commençait à sonner lorsque la Ville a obtenu la promesse que Québec paierait une partie des travaux du réservoir Beaudet, dont la facture totale s’élevait entre 40 M$ et 50 M$.
C’est à ce moment qu’il a réalisé que c’était le temps de se retirer de la vie politique.
« C’était un projet que je prenais très personnel et que je tenais absolument à finaliser. Si je ne l’avais pas eu… », dit-il sans terminer sa phrase.
Puis, il a pesé le pour et le contre quant à son avenir en politique.
« Je voyais la soixantaine arrivée et je ne voulais pas faire le mandat de trop. Je trouvais que c’était le bon moment pour passer le flambeau », illustre-t-il.
Le téléphone a commencé à moins sonner
André Bellavance l’avoue. Ç’a été un choc d’arrêter la politique puisqu’il était habitué de recevoir des dizaines d’appels par jour. Et là, plus rien.
Il a eu des offres, mais des « vraies offres » comme il dit, pas beaucoup.
Il y en a eu une intéressante à Montréal pour être président d’un conseil d’administration, mais il ne voulait pas quitter son patelin.
L’ex-politicien n’a toutefois pas voulu dire de quel conseil d’administration il s’agissait.
« Je n’étais pas réellement en recherche active », précise-t-il.
À la mi-juillet, il a finalement accepté le poste de directeur général du Musée Laurier.
Il ne jouera pas le rôle de beau-père
Questionné sur le travail de son successeur, Antoine Tardif, André Bellavance n’a pas voulu embarquer dans le jeu des comparaisons.
« Je n’ai pas l’intention de jouer le rôle du beau-père et d’analyser son travail », dit-il sans détour.
« Chaque maire et ses conseillers ont leur contexte et je ne vais pas commenter alors que je n’ai pas les récentes données sous les yeux », ajoute-t-il.
Lorsqu’il avait remplacé Alain Rayes comme maire après avoir été député fédéral de 2004 à 2015 pour le Bloc québécois, il se souvient que ce dernier n’avait jamais critiqué publiquement ses décisions.
L’effervescence de régler des dossiers
De quoi le maire s’ennuie le plus depuis son départ de la vie politique ? Le contact humain et les conversations avec les citoyens.
« L’effervescence de régler des dossiers en discutant avec les gens me manque », confie-t-il.
Il aimait se retrouver auprès des Victoriavillois lors d’évènements et discuter de politique avec eux.
« Ça m’a toujours fait rire ceux qui se présentent en politique, mais qui ne veulent que prendre des décisions. Comment veux-tu bien représenter la population si tu n’es pas près d’elle ? », lance-t-il, sourire en coin.
Un retour… on ne sait jamais
Lorsqu’il a annoncé qu’il quittait la mairie de Victoriaville, M. Bellavance avait mentionné qu’il n’avait pas l’intention de se présenter pour un parti politique.
Un an plus tard, son discours n’a pas changé, mais il n’a pas complètement fermé la porte à la vie politique.
« Qu’est-ce qui pourrait arriver pour que j’y retourne ? Je n’en ai aucune idée… », a-t-il conclu.