La drogue du viol bien présente à Victoriaville

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Alors que dernièrement on observe une recrudescence des intoxications au GHB, surnommé la drogue du viol, Victoriaville n’échappe pas à ce phénomène. 

« Ce n’est pas un gros problème ici, mais oui, il y en a », confirme la directrice générale du Centre d’aide et de la lutte contre les agressions sexuelles (CALACS) Unies-vers-elles de Victoriaville, Lise Setlakwe. 

Au cours de la dernière année, trois personnes se sont présentées au CALACS pour obtenir de l’aide.

Il est possible de penser que cette donnée pourrait être plus élevée, car cette substance reste à peine six heures dans le sang et 10 à 12 heures dans l’urine. 

Par conséquent, il devient difficile d’évaluer l’ampleur du problème en raison du court délai pour détecter cette substance.

« Environ une fois aux deux semaines, on ramasse une personne qui a possiblement été intoxiquée », estime la présidente-directrice générale du service de raccompagnement Tolérance Zéro (TZ), Mélanie Dionne. 

« Ça arrive que la personne soit tellement intoxiquée qu’on doit l’amener à l’hôpital », enchaîne Mme Dionne.

Très peu passent le test

La coordonnatrice clinique chez Action Toxicomanie, Audrey-Ann Lecours, a expliqué que plusieurs personnes ne passent pas le test de dépistage pour savoir si elles ont été droguées au GHB.

« Elles ont peur des préjugés ou de se faire dire qu’elles ne savent pas boire », explique-t-elle. 

« C’est encore un sujet très tabou et c’est un frein [à passer le test] », ajoute Mme Lecours.

Mme Setlakwe abonde dans le même sens.

« Elles ne savent pas quoi penser et ont l’impression d’avoir fait un mauvais coup, illustre-t-elle. Elles éprouvent beaucoup de culpabilité. »

La peur, l’isolement et la diminution de l’estime de soi sont des séquelles dont souffrent les personnes qui ont été abusées sexuellement alors qu’elles étaient intoxiquées au GHB.

Pas seulement dans les bars

La directrice générale du CALACS de Victoriaville a précisé que dans les bars, comme dans d’autres endroits ou d’autres situations, ceux qui versent du GHB dans les verres de leurs victimes sont souvent des proches de celles-ci.

« Environ 90 % des agressions sexuelles sont commises par des proches des victimes. Les agressions sous influence du GHB ne font pas exception », confirme-t-elle. 

Lise Setlakwe a également fait savoir qu’il n’était pas rare que ce genre de situation se produise lors des partys de bureau, là où les victimes ne se doutent pas que des collègues en qui elles ont confiance puissent agir ainsi. 

« Elles vont se sentir abandonnées et vont se demander à qui elles peuvent faire confiance », conclut-elle.

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