Le Canada pourrait élire « son » Donald Trump croit Alain Rayes

Photo: Bureau du député Alain Rayes

Le nouveau chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, n’est pas le premier ministre du Canada. Du moins, pas pour le moment. S’il le devient, Alain Rayes craint le pire pour le pays.

Celui qui est devenu député indépendant mardi après avoir claqué la porte au Parti conservateur dans lequel il ne se reconnaissait plus, n’hésite pas à comparer M. Poilievre à l’ancien président des États-Unis, Donald Trump.

D’ailleurs, M. Rayes voit des ressemblances entre ces deux hommes depuis un certain moment déjà.

Il y a quelques mois, il était à l’Université Laval pour un débat avec quelques professeurs en sciences politiques.

Lorsque ces derniers ont expliqué que le Canada était immunisé contre la politique à la Trump, M. Rayes a poliment corrigé le tir. 

« Ça fait sept ans que je suis à Ottawa et si vous pensez qu’on est immunisé, alors vous êtes en train de penser comme tous ceux et celles qui croyaient que Donald Trump ne deviendrait jamais président des États-Unis [avant le déclenchement des élections américaines en 2017] », a-t-il dit lors du débat.

Écraser ceux qui ne pensent pas comme lui

Donald Trump n’a jamais hésité à intimider ceux qui se mettaient en travers de son chemin et sur ce point, Pierre Poilievre semble être taillé dans le même moule. 

Alain Rayes l’a d’ailleurs appris à ses dépens.

Mercredi dernier,  les conservateurs ont envoyé des messages automatisés aux membres de la circonscription de Richmond-Arthabaska. Dans ce message, on les incitait à le pousser à démissionner de son poste de député après avoir tourné le dos au Parti conservateur.

Selon le député, cette tactique avait deux buts. Le premier, le faire flancher et quitter le monde de la politique. Le second, donner une leçon aux autres députés en leur faisant peur pour s’assurer « qu’ils rentrent dans les rangs la queue entre les deux jambes ».

Une façon de faire que M. Rayes ne voulait plus cautionner. 

« C’est tactique en est une à la Donald Trump : il y a les bons et les méchants, compare M. Rayes. Si vous n’êtes pas de son côté, il ne fera pas seulement que t’ignorer […] il va t’écraser. »

Plus tôt cette semaine, le chef du Parti conservateur a attaqué les médias et a fait un appel au financement. 

« Nous ne pouvons pas compter sur les médias pour transmettre nos messages aux Canadiens. Nous devons les contourner, eux et leur couverture biaisée. Nous devons le faire directement avec des publicités, du courrier, des appels téléphoniques et en frappant à des millions de portes. Pour faire tout cela, nous avons besoin de votre aide », qu’a-t-il écrit dans un message à son parti. 

Une autre tactique qui rappelle des gestes de celui qui a été à la Maison-Blanche de 2017 à 2020.

« C’est un libertarien. C’est-à-dire que pour lui, il a la liberté totale de dire ce qu’il veut même si c’est faux. C’est la même chose que Donald Trump », explique M. Rayes. 

Ce dernier a également ajouté que Pierre Poilievre n’a jamais présenté sa position sur l’environnement pendant les six mois à la course à la chefferie. 

Comme le milliardaire, l’environnement ne semble pas être l’une des priorités de celui qui tente de remplacer Justin Trudeau 

Plus populaire que jamais

Lors de son entretien avec monvicto.com, le député de Richmond-Arthabaska est revenu sur le vent de changement qui a frappé le Parti conservateur depuis quelques mois. 

Selon lui, c’est lorsque l’ancien chef, Erin O’Toole, a voulu recentrer le parti que le train a commencé à dérailler. 

« Il y a eu un putsch contre lui et ça provenait des mêmes personnes qui ont par la suite propulsé Pierre Poilievre. Et, c’était préparé depuis longtemps », tranche Alain Rayes.

À cela, il faut ajouter que lors de la course à la chefferie pour succéder à Erin O’Toole , Pierre Poilievre a réussi à adhérer 312 000 nouveaux membres.

Et selon Alain Rayes, ces nouveaux membres « proviennent du Convoie de la liberté qui ne croient pas aux mesures sanitaires, ni aux vaccins et aux systèmes de nos institutions démocratiques ».

Que peuvent craindre les Canadiens si, un jour, Pierre Poilievre devenait premier ministre du Canada ?

À cette question, Alain Rayes n’a pas eu à réfléchir bien longtemps pour répondre.

« Ils peuvent craindre que nos institutions démocratiques soient en danger ainsi que le respect de la loi et  de l’ordre », conclut-il. 

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