
Étonnamment, à quelques jours d’être repêché dans la NFL, Matthew Bergeron n’est pas stressé. Pas du tout. De toute façon, ce n’est pas dans sa nature.
« Pour moi, c’est une journée comme les autres », dit calmement le natif de Montréal, dont la famille est venue vivre dans les Bois-Francs à la fin de son école primaire.
Le repêchage sera du 27 au 29 avril à Kansas City, mais le colosse de 6 pieds 5 pouces et 318 livres vivra cette expérience dans son patelin qui l’a vu grandir, Victoriaville.
L’ancien des Vicas a bien hâte que ce repêchage soit dernière lui pour se concentrer sur ce qu’il aime les plus faire : jouer au football.
Son dernier match remonte tout de même au 27 novembre, alors qu’il terminait son parcours université avec l’Orange de Syracuse dans la prestigieuse NCAA, division 1.
Entre temps, il a eu le camp d’évaluation de la NFL au début mars et quelques semaines plus tard, le Pro Day.
« Je suis quelqu’un de social »
Depuis qu’il a annoncé, en décembre, qu’il se mettait admissible au prochain repêchage, le nom de Matthew Bergeron raisonne un peu partout sur la planète football. Surtout, au Québec.
Par contre, contrairement à certains athlètes québécois qui n’aiment pas les médias de la Belle Province, le Victoriavillois, lui, aime ça.
« Je suis quelqu’un de social et je suis à l’aise avec les médias », soutient-il.
Il suffisait de le voir au Souper du maire de Victoriaville du 13 avril alors qu’il était l’invité d’honneur. Plusieurs l’ont accosté pour lui demander de prendre une photo avec lui. À chaque fois, le sympathique bloqueur disait « oui » avec un large sourire.
Parions qu’il avait mal à la mâchoire à la fin de la soirée, car il en a pris des photos !
Des entraîneurs d’influence
Depuis un an, le parcours de Matthew Bergeron a été raconté, et ce, plus d’une fois.
Mais, son aventure pour se rendre jusqu’à la NFL mérite d’être racontée, encore, car elle est inspirante.
Avec les Vicas de l’école secondaire Le Boisé à Victoriaville, il pensait abandonner le football, mais son entraîneur, Jean Bourassa, l’a convaincu de continuer voyant en lui un grand potentiel d’athlète.
Puis, il s’est aligné avec les Filons du Cégep de Thetford Mines en deuxième division, alors que plusieurs équipes de la division 1 le voulaient.
Après deux saisons où il a dominé, il a pris part à un camp d’essai avec l’Université de Syracuse et les entraîneurs ont immédiatement voulu l’avoir dans leurs rangs.
Son ancien entraîneur, Diego Ratelle, a expliqué au Journal de Québec que Bergeron avait opté pour les Filons en raison des valeurs humaines du club, ce qui a charmé le jeune footballeur.
« Jean m’a montré à rester humble et à toujours faire passer l’équipe en premier », raconte le footballeur de 23 ans.
« Diego m’a appris à avoir de bonnes habitudes de vie qui se sont transmises au football », ajoute celui qui a arboré le « C » sur son chandail lors de sa dernière année à Syracuse.
Un titre qui était d’ailleurs choisi par ses coéquipiers.
Une inspiration pour les jeunes
Malgré son succès et qu’il soit sur le point de rejoindre le circuit qui joui de la plus importante couverture médiatique au monde, le Victoriavillois garde les deux pieds sur terre et veut faire une différence dans la vie des jeunes.
« Je veux les inspirer et qu’ils voient que c’est possible d’y arriver », illustre celui qui a fait ses études universitaires en travail social.
Toutefois, il avoue ne pas avoir eu le temps de les terminer, trop occupé avec le football. Il ne lui restait que ses stages à compléter.
« Je veux terminer mes études et avoir mon diplôme. C’est un but qui m’est très cher », assure-t-il.
En terminant l’entrevue, Bergeron a aussi mentionné qu’il souhaiterait s’impliquer dans la communauté de l’équipe qui le repêchera cette semaine.