Romy, c’est Romy

Grâce à la générosité des gens, la plupart des inconnus, une famille de la région a réussi à récolter 10 250 $ à l’aide d’une campagne de sociofinancement pour aménager sa maison pour Romy, neuf ans, lourdement handicapée.

« Je ne sais pas comment faire pour les remercier tous », confie la mère, Joanie Lambert, émue.

« J’aimerais leur redonner toute l’aide qu’ils nous ont apportée », ajoute-t-elle. 

Son conjoint, Jonathan Béliveau, avait lui aussi de la difficulté à trouver les mots pour exprimer sa pensée face à ce beau geste d’humanité. 

« C’est parfois plus difficile de recevoir que de donner », dit-il après avoir pris quelques secondes pour réfléchir à ses propos. 

« Romy, c’est Romy »

Romy est la deuxième et le dernier enfant de ce couple qui est ensemble depuis 18 ans.

Noam, 13 ans, est l’aîné.

L’adolescent adore sa petite soeur. 

Il suffit de regarder dans ses yeux pour voir tout l’amour qu’il lui porte.

Romy est né le 24 janvier 2012 et malgré les échographies, jamais les médecins n’ont vu quoi que ce soit d’anormal. 

À sa naissance, Romy était aveugle et à trois ans, ses parents ont appris qu’elle avait la paralysie cérébrale. 

À cela, il faut ajouter qu’elle a le syndrome 12, une microphtalmie bilatérale et de l’épilepsie. 

« Le cas de Romy ne se retrouve dans aucun livre et c’est elle qui en apprend aux médecins. Romy, c’est Romy », dit le père de 45 ans. 

L’enfant de neuf ans est comme un bébé. Il faut la nourrir. La changer de couches. La promener dans son fauteuil roulant. Lui donner son bain.

Elle ne peut pas parler et s’exprime généralement avec des cris.

Les parents ne peuvent répondre avec certitude à cette question. « Romy comprend-elle ce qui se passe autour d’elle? »

« Lorsque je lui demande si elle veut du jus, elle ouvre la bouche », illustre la mère de 37 ans. 

« Elle adore manger des bines! C’est ce qu’elle préfère », ajoute son conjoint.

Romy aime aussi tout ce qui fait du bruit. Le son qu’elle préfère est celui du moteur de la scie à chaîne de son papa.

Un ange gardien

Yolande Lemire est celle qui a eu l’idée de la campagne de sociofinancement. 

La femme a rencontré la petite famille en mars 2016, grâce à une amie  qu’elle avait en commun avec la mère.

Depuis, Yolande est devenue l’ange gardien de l’enfant.

La femme de 61 ans, elle, voit les choses différemment. 

« Lorsque mon mari est décédé, je lui ai demandé de m’envoyer un ange sur ma route et j’ai rencontré Romy quelques années plus tard », raconte celle qui veille au bonheur de l’enfant depuis leur première rencontre. 

Elle aide aux repas, au développement moteur de Romy en plus d’être un support moral pour toute la famille.

La sexagénaire  a aussi grandement contribué en amenant du monde pour effectuer des travaux dans la maison pour le bien-être de Romy.

Des gens que la famille ne connaissait même pas !

Au jour le jour

Les parents ignorent l’avenir de leur fille. 

« On n’en sait rien, répond le père. On vit au jour le jour. Aujourd’hui c’est aujourd’hui et demain, c’est demain. »

Yolande Lemire montre la liste de toutes les personnes qui ont aidé la famille de Romy