Six mois comme député indépendant | Alain Rayes reconnecte avec ses citoyens

Photo tirée de la page Facebook d'Alain Rayes

Lundi, cela fera six mois qu’Alain Rayes a claqué la porte du Parti conservateur et qu’il est devenu député indépendant. En entrevue à monvicto.com, le quinquagénaire semblait plus serein que jamais.

« Après mon départ et jusqu’aux Fêtes c’était très turbulent, presque artificiel », illustre le député de Richmond-Arthabaska.

N’ayant pas les mêmes convictions que son nouveau chef qui venait de se faire élire, Pierre Poilièvre, et ayant même milité pour que Jean Charest soit élu à sa place, M. Rayes a préféré faire cavalier seul après avoir passé les sept dernières années au sein du Parti conservateur. 

Dans les heures qui ont suivi son départ, La Presse rapportait que des proches collaborateurs du nouveau chef avaient invité les membres du parti à inonder d’appels le bureau de M. Rayes afin que celui-ci démission de son poste.

Aujourd’hui, la poussière est retombée, mais pas complètement.

« Les salutations d’usage sont un brin plus chaleureuses dans les corridors [du Parlement à Ottawa], confie-t-il. Et, avec certains députés conservateurs, on a commencé à se parler de façon beaucoup plus amicale. »

Questionné à savoir si la hache de guerre a été enterrée, il précise que non.

Pourquoi ?

Parce que de son côté, il n’y a jamais eu de hache à enterrer.

« Il y en a qui étaient en colère, mais je sens que ça s’estompe ».

Reconnecter avec ses citoyens

Depuis les six derniers mois, celui qui a été élu trois fois par la population d’ici reconnaît que ses électeurs lui ont dit quelques fois qu’il pouvait maintenant dire le fond de sa pensée puisqu’il n’était plus associé à un parti. 

Ces derniers n’avaient pas tout à fait tort de dire ça.

« J’ai eu une adaptation à faire de ne plus travailler au sein d’un parti et j’ai vu un autre côté, soit celui de sortir de la bulle d’Ottawa », avoue-t-il. 

« Je constate que notre système est fait pour favoriser les partis politiques et par la force des choses, la joute partisane. Ce qui fait en sorte d’augmenter le cynisme de la population qui ne croit plus aux politiciens », ajoute-t-il sans détour.

« Je suis plus soft »

Alain Rayes reconnaît qu’il joue moins des coudes depuis qu’il siège comme député indépendant.  

« Je suis beaucoup plus délicat dans ma façon de poser des questions [en Chambre des communes] », admet-il.

« Je ne veux pas faire d’attaques malsaines comme malheureusement j’ai dû faire, comme d’autres, dans cette joute partisane », renchérit celui qui se considère toujours comme un progressiste-conservateur. 

Comme il le dit lui-même, il est devenu plus soft au cours des derniers mois.

Il se donne du temps pour penser à son avenir

Le discours du député n’a pas changé depuis les six derniers mois. Il veut se rendre jusqu’à la fin de son mandat qui se terminerait en 2025, à moins d’un déclenchement d’élections plus tôt que prévu. 

Depuis qu’il a quitté le Parti conservateur, l’ancien maire de Victoriaville assure qu’il n’a pas été approché officiellement pour se joindre à un parti politique quelconque. 

Ce sont plutôt quelques députés qui lui ont lancé à la blague qu’il devrait rejoindre à leur parti. 

Toutefois, le politicien se donne encore quelques mois pour décider ce qu’il fera une fois son mandat achevé.

« Est-ce que je veux continuer à faire de la politique au niveau fédéral ou provincial ou me tourner vers une autre sphère de la politique ?, a-t-il lancé. Vous savez, il y a plusieurs façons de faire de la politique ».

Et, à travers toutes ces questions, M. Rayes va aussi se demander si les électeurs de la circonscription de Richmond-Arthabaska vont vouloir voter pour un député indépendant aux prochaines élections…