Témoignage |La COVID-19, des montagnes russes d’émotions

Photo: courtoisie

Au-delà des malaises physiques, les personnes infectées par la COVID-19 sont entraînées bien malgré elles sur des montagnes russes d’émotions.

Citoyenne de Victoriaville, Mme V. (elle souhaite garder l’anonymat) a été contaminée par le virus après avoir visité une personne qui ne se savait pas positive.

Juste d’apprendre que cette personne était atteinte l’a plongé dans une série d’émotions.

« Dès que je l’ai su, j’étais inquiète pour elle.  Je me disais que j’avais tout tenté pour la protéger, mais on avait échoué.  Je ne voulais pas la voir partir seule en raison de cette cochonnerie de virus. »

Mme V. a reçu un résultat positif quelques jours après cette visite.

Sa première pensée est allée à ses collègues de travail, son conjoint.

«Je m’inquiétais de la protection de mon entourage. Je pensais à mes collègues que j’aurais pu contaminer malgré les mesures en place au bureau. »

Placée en isolement, Mme V. a ressenti les symptômes bien connus de la COVID-19 comme l’essoufflement et la perte de l’odorat qui a duré trois à quatre jours.

« C’est très inquiétant avec ce qu’on entend partout.  Et avec l’obligation de s’isoler, j’ai eu l’impression d’être abandonnée à mon sort.  Sans vraiment savoir ce qu’il m’arriverait.  On est dans l’inconnu.  Je ne connaissais pas de personne proche qui était passée par là, qui pouvait me partager son expérience et surtout me rassurer. »

Isolée dans sa propre maison pendant 10 jours, cette nouvelle épreuve a aussi entraîné son lot de questionnements.

« Comme mon conjoint était négatif, je devais éviter de le contaminer.  Les mesures à prendre sans savoir si elles sont vraiment efficaces sont lourdes à porter.  A des moments, on voudrait tourner les coins ronds mais on ne peut pas.  Il en va de la santé de l’être aimé.  On ne sait pas comment il réagira s’il contracte le virus. »

Après quelques jours, les symptômes se sont dissipés et Mme V. a retrouvé une situation près de la normale, avec toutefois le souffle toujours un peu court.

Son isolement terminé, elle a pu retourner au travail mais non sans une certaine appréhension.

« J’avais à la fois hâte et j’étais très anxieuse.  Hâte de retrouver mes repères, une routine bien que le contexte de travail a énormément changé depuis la mi-mars.  Hâte de retrouver mes collègues pour échanger malgré le 2 mètres, malgré le masque.  Anxieuse face à leur réaction.  Je n’étais plus contagieuse, mais tout de même.  Il y a tellement d’inconnu autour de ce virus.  Ce qui est vrai aujourd’hui peut ne plus l’être dans quelques jours, quelques semaines.  J’avais déjà à gérer mon anxiété, je ne savais pas comment j’arriverais à gérer la leur.  Mais finalement tout c’est très bien passé et mon retour a été très bien accueilli. »

Aujourd’hui, Mme V. va beaucoup mieux et son conjoint n’a pas attrapé l’infection.

Plus que jamais, elle prend au sérieux les consignes sanitaires et entend bien se faire vacciner.