Un jeune par jour passe près de se faire frapper en sortant de l’autobus dans la région

Crédit photo : Alex Drouin - Monvicto.com

Environ une fois par jour, un enfant du Centre de services scolaire des Bois-Francs (CSSBF) passe près de se faire frapper en sortant de l’autobus.

Arsenal Media s’est entretenu avec trois des six transporteurs propriétaires d’autobus de la région et chacun a confirmé qu’une fois par semaine, l’un de leurs chauffeurs les avisait qu’un automobiliste n’avait pas respecté les feux rouges que ceux-ci venaient de mettre en fonction à l’aide de son enseigne « arrêt » qui se trouve sur l’autobus.

« C’est surprenant qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents que ça ! », s’exclame le propriétaire d’Autobus Victoriaville, Brian Nadeau.

Ce dernier a ajouté que c’était surtout en ville que cela se produisait, et ce, très souvent près des écoles.

« Ce sont souvent les parents [qui ne respectent pas les feux rouges qui sont enclenchés] », constate-t-il. 

« Ça se produit généralement lorsque les parents sont en retard les matins pour aller porter leurs enfants », abonde dans le même sens l’adjointe chez Autobus Arthabaska, Elisabeth Pothier. 

Le directeur général d’Autobus Bourassa, Pier-Jean Bourassa, lui, s’étonne qu’il y ait encore des automobilistes qui ne semblent pas porter attention aux autobus.

« Pourtant on a toujours été présent et ils semblent oublier les heures auxquelles on est sur les routes », lance-t-il.

Les chauffeurs ne peuvent rien faire

Une chauffeuse d’autobus depuis un peu plus de cinq ans qui a tenu à garder l’anonymat déplore qu’ils ne puissent rien faire face à ceux qui mettent en danger la vie des enfants qui sortent de l’autobus.

« Notre premier réflexe est de surveiller l’enfant et de s’assurer qu’il soit bien. Par conséquent, on n’a pas le temps de noter la plaque d’immatriculation pour le dénoncer à la police », déplore-t-elle. 

La Sûreté du Québec (SQ) s’est montrée avare de commentaires sur cette problématique, mais un policier à la retraite de la région a indiqué que d’avoir plus de policiers près des passages pour piétons pourrait aider à réduire ces nombreuses infractions.

« Quand on faisait des opérations, on ne voyait jamais autant d’automobilistes s’arrêter rapidement ! Il faut dire qu’une voiture de police est très visible », se souvient celui qui ne pouvait dévoiler son identité par respect pour son ancienne profession. 

Depuis janvier 2022, seulement deux contraventions ont été remises sur le territoire de la MRC d’Arthabaska en lien avec des infractions concernant les autobus scolaires.

Pour toute l’année 2021, c’était trois et pour 2020, quatre. 

Depuis 2017, 21 constats ont été remis. Cette statistique est très peu élevée pour les 147 autobus qui circulent tous les jours sur le territoire du CSSBF.

Le CSSBF réagit

Le CSSBF a indiqué que « quand, en de rares occasions les conducteurs nous font part de certaines situations liées à la circulation, nous les acheminons aux policiers qui assurent une plus grande vigilance dans les secteurs identifiés ».

La direction du CSSBF a mentionné qu’un travail de sensibilisation se fait également. 

« Le Centre de services scolaire s’empresse de collaborer avec les transporteurs pour promouvoir les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière tant à la rentrée qu’en cours d’année. Dans les écoles, les efforts de sensibilisation se font aussi régulièrement auprès des jeunes. »

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