Une ligne-ressource pour les victimes d’agressions sexuelles

Le Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal élargit son mandat et celui de sa ligne-ressource téléphonique provinciale pour les victimes d’agression sexuelle.

Par Boris Chassagne, Initiative de journalisme local, MonTemiscouata.com

L’annonce en a été faite ce matin en présence de Deborah Trent, directrice du Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal, Roxanne Ocampo, agente aux communications du Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel et de Mylène Gauthier, coordonnatrice de la Ligne-ressource provinciale pour les victimes d’agression sexuelle.

La nouvelle ligne-ressource change d’identité de marque « et reflète le fait qu’on vient en aide aux victimes de toutes formes d’agressions, de violences et d’exploitation sexuelle » et quelle que soit la forme qu’elle revêt : agression, exploitation, harcèlement, cyberviolence, etc. « C’est important de rappeler aux victimes qu’elles ont une ligne qui est à leur écoute, 24 h/24 » de dire Laure Sabatier, agente de communications, Ligne-ressource provinciale pour les victimes d’agression sexuelle.

Le numéro à composer en cas de besoin est le 1-888-933-9007.

Et cette ligne téléphonique soutient non seulement les victimes, mais aussi aux personnes qui souhaitent venir en aide à une personne qu’ils connaissent, peu importe leur âge. On peut y rapporter un événement récent ou survenu il y a plusieurs années.

Roxanne Ocampo, agente aux communications du Regroupement québécois des CALACS constate la pluralité des besoins des personnes survivantes. « Il y a autant de parcours de vie que de personnes survivantes. Ils sont tous légitimes ». Ces agressions peuvent suivre une victime toute sa vie et se répercuter sur son entourage. « Il n’y a pas de cas typique. Et l’envie de parler de ces agressions peut se manifester dans les minutes qui suivent ou des dizaines d’années plus tard. Dans tous les cas, ces personnes doivent pouvoir obtenir du soutien et de l’écoute dès qu’elles en manifestent le besoin. On est d’avis (CALACS) que les victimes sont les mieux placées, pour identifier leurs propres besoins et déterminer comment elles veulent aller de lavant et à quel rythme », ajoute Roxanne Ocampo. « Pour nous, l’enjeu n’est pas d’encourager les victimes à suivre un parcours précis, mais de s’assurer qu’elles soient bien accueillies », dit-elle.

Des ressources au Bas-Saint-Laurent
Cette ligne-ressource va parfois guider certaines des victimes du Bas-Saint-Laurent vers les ressources en poste dans les Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) du KRTB à Rivière du Loup, et de l’Est du BSL à Rimouski.

Des intervenantes formées
Au bout du fil, « un espace sécuritaire, anonyme, confidentiel et sans jugement », précise l’équipe de la ligne-ressource. Il faut souligner que les intervenantes téléphoniques sont spécialement formées en intervention auprès des victimes de violence sexuelle que ce soit en travail social, sexologie, psychologie, victimologie ou en criminologie par exemple.

Ce service géré par le Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal est financé par le ministère de la Justice du Québec. Il est, rappelons-le, disponible aux citoyennes et citoyens de toutes les régions du Québec. Il faut que tous et toutes sachent « qu’il existe de l’aide pour les personnes touchées par toute forme de violence sexuelle. »

Des chiffres terribles
Tels que rapportés par les CALACS de la province en 2015 : • Près de 42 % des femmes attendent 13 ans ou plus avant de demander de l’aide dans nos centres • 76,3 % des demandes sont liées à l’inceste ou à une agression sexuelle qui s’est produite dans l’enfance ou l’adolescence • Plus de 47,5 % des femmes ont 30 ans et plus • La honte, la culpabilité et les peurs associées à la violence sexuelle peuvent maintenir les victimes pendant très longtemps dans le silence • 87 % des agressions sexuelles sont commises dans un domicile privé • 96,8 % des agresseurs sont connus des victimes • 39 % des agressions sexuelles sont commises dans un domicile que la victime partage avec l’agresseur, 16 % au domicile de la victime, 22 % au domicile de l’agresseur, 6,3 % dans un lieu public ou à l’école, 4 % au travail et 1,4 % dans les transports • Plus de 27 % des femmes et des adolescentes demandent de l’aide à un CALACS dans l’année qui suit l’agression • 15,3 % des agresseurs sont des adolescents.